Ivo Andric, "La cour maudite"

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Ivo Andric, "La cour maudite"

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Policier manipulateur, Karagöz règne en maître sur la cour maudite, surnom d'une prison malfamée de Constantinople. S'y croisent des malfaiteurs, des innocents, des gueux et des princes, enfermés là par la police ottomane, selon laquelle il est plus facile de relâcher un innocent que de rechercher un coupable dans tous les recoins de la ville. Un roman publié en 1954. Nouvelle traduction.

La Cour maudite est l'un des derniers romans d'Ivo Andrić, publié en Serbie en 1954, une dizaine d'années après les oeuvres qui ont fait sa réputation mondiale, Le Pont sur la Drina et La Chronique de Travnik. Récit insolite faisant la part belle à l'oralité, La Cour maudite est davantage qu'une simple méditation sur la condition d'une humanité dont la part la plus vile est réunie ici, bien malgré elle, dans une prison de Constantinople : cette parabole intemporelle résume en une centaine de pages les grandes divergences entre l'Orient et l'Occident, et incarne, plus que toute autre oeuvre littéraire, la « malédiction chronique balkanique », ce rendez-vous manqué avec la grande histoire européenne. « La Cour maudite est un roman historique d'une espèce très particulière. C'est le mariage insolite entre une information historique, précise et véridique, et le bruit d'une humanité emprisonnée dans l'univers cyclique et répétitif de la survie. » (Lakis Proguidis.)

Ce chef-d'oeuvre d'Ivo Andrić méritait une nouvelle traduction, à la fois fidèle au texte et audacieuse dans son expression contemporaine.