Grégoire Domenach, "Entre la source et l'estuaire"
2023 | ASIN: B0BYNTK8JX | Français | MP3@128 kbps | 4 hrs 32 mins | 624.7 MB
2023 | ASIN: B0BYNTK8JX | Français | MP3@128 kbps | 4 hrs 32 mins | 624.7 MB
Lazare devient l'amant d'une femme venue des steppes du Kazakhstan. D'abord complaisant, le mari de celle-ci ne semble bientôt plus approuver ce triangle amoureux.
Entre la source et l'estuaire, les fleuves sont souvent semés d'écluses, ponctués de lourds vantaux d'acier qui en régulent le flux et dictent la hauteur. Parfois, entre la naissance et la mort, les hommes décident d'ouvrir leur mémoire à double battant pour libérer le flot des mots et lâcher le flux des souvenirs pour n'en être pas submergés.
Dans ce roman l'auteur recueille la confession de Lazare, un charpentier du village, devenant, sous le regard complaisant du mari, l'amant fougueux de sa femme, venue des steppes du Kazakhstan. S'écoule ainsi, au bord d'un fleuve et à bord d'une péniche, dans une narration à la fois orageuse et fluide, un récit surprenant charriant plaisir, perversité et malignité.
Ce qui n'est au départ qu'une sorte de marivaudage ludique tourne à la rivalité démente et à la conflagration érotique, qui entraîne le village dans sa trombe. Passé la crue, ce petit monde fluvial retrouve son étiage moral et son cours tranquille, mais le fleuve garde, lui, un goût saumâtre et une saveur amère.
Sous l'invocation de Simenon et de Jean Vigo, se déploient l'histoire et le destin d'un homme, entre chutes et rapides dans un récit magistralement mené.
Grégoire Domenach entre la source et l'estuaire
« Le soleil du matin illuminait les alluvions qui flottaient sur le bord. Je bâillai, à répétition. Les yeux rivés sur des chapelets de nénuphars qui se tenaient comme les îlots d'un archipel. "Y a pas plus grégaires que les nénuphars, comme espèce… Plus collés que des taulards dans une cellule", venait de jeter Lazare, seule phrase en une heure de temps. Phrase à laquelle on pouvait ajouter quelques indications, plus ou moins pertinentes, sur la profondeur de l'eau à tel ou tel endroit… Il y eut un volettement, lointain, les caquètements d'une poule d'eau, avant le retour de l'impérieux silence du matin. Lazare écarta la barque de la rive où des entrelacs de branches tombaient dans l'eau, et où, à travers la surface, on apercevait des algues qui menaçaient de s'enrouler dans l'hélice. - Bon, alors, Lazare, cette histoire ? demandai-je, pour la troisième fois. »
Critique
« Une manipulation glaçante que Grégoire Domenach déploie avec maestria. Placé sous les auspices de Simenon, un premier roman au talent éclatant. » Claire Julliard - L’Obs
« Comme l’auditeur curieux, on boit la coupe jusqu’à la lie. » Frédérique Roussel - Libération
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